Fiche Espèce – Martin-pêcheur pygmée de Madagascar
Nom scientifique : Corythornis madagascariensis (Linnaeus, 1766)
Noms vernaculaires : Martin-pêcheur pygmée de Madagascar, Martin-pêcheur nain malgache
Famille : Alcedinidae
Ordre : Coraciiformes
Statut de conservation (UICN) : Préoccupation mineure (LC)
Endémisme : Strictement endémique de Madagascar
Présentation générale
Le Martin-pêcheur pygmée de Madagascar est l’un des plus petits martins-pêcheurs du monde, ne dépassant pas 13 cm de longueur.
Il se reconnaît à son plumage majoritairement roux-orangé : la tête, le dos et les ailes affichent des teintes châtain à roussâtres, parfois nuancées de reflets violacés sur le croupion.
La gorge et le ventre sont blancs, les flancs légèrement ocrés. Son bec et ses pattes sont rouges à orangés vifs, ce qui accentue son apparence éclatante.
Contrairement à son proche parent, le Martin-pêcheur malgache (Corythornis vintsioides), qui est plus grand et possède un dos bleu brillant, le Martin-pêcheur pygmée est un oiseau de sous-bois. [1] Il vit principalement à l’ombre dense des forêts humides.
Distribution et habitat
Cette espèce est strictement endémique de Madagascar, où elle occupe principalement les forêts humides de l’est de l’île, depuis les plaines côtières jusqu’à environ 1 800 mètres d’altitude.
On le rencontre notamment dans le parc national d’Andasibe-Mantadia, les forêts primaires et secondaires du site Ecovision Village (Kalanoro). Et plus largement dans les forêts de la région orientale.
Il préfère les zones ombragées, riches en végétation basse et en litière humide. Contrairement à d’autres martins-pêcheurs plus aquatiques, il se trouve souvent loin des grands cours d’eau.
Comportement et écologie
Espèce solitaire et discrète, le Martin-pêcheur pygmée passe la plupart de son temps perché à faible hauteur, scrutant le sol à la recherche de proies.
Il chasse à l’affût, fondant soudainement sur ses victimes avec une précision remarquable.
Alimentation
Son régime est insectivore et carnivore opportuniste : insectes (coléoptères, sauterelles, fourmis, libellules), araignées, petits amphibiens et lézards. Parfois des têtards ou petites grenouilles des mares forestières
Il n’a pas besoin de rivières profondes : les zones humides du sous-bois suffisent à son alimentation.
Reproduction
La saison de reproduction s’étend d’octobre à février, pendant la saison des pluies. [2]
Le couple creuse un terrier horizontal de 20 à 40 cm dans une berge sablonneuse, un talus ou une paroi de ravine humide.
La femelle pond généralement trois à cinq œufs blancs dans le terrier. Les deux parents se partagent la tâche d’incuber les œufs jusqu’à l’éclosion. Ensuite, ils assurent le nourrissage des oisillons en leur apportant de petites proies capturées dans le sous-bois.
Après environ trois semaines, les jeunes prennent leur envol. Ils restent cependant encore quelque temps dépendants des adultes, qui continuent de leur fournir de la nourriture afin de faciliter leur passage à l’autonomie.
Rôle écologique
Le Martin-pêcheur pygmée joue un rôle important dans la régulation des populations d’insectes et de petits vertébrés.
En chassant dans la strate inférieure du sous-bois, il complète l’action d’autres insectivores et participe à l’équilibre écologique des forêts humides malgaches.
Sa présence dans des sites préservés comme Andasibe ou Kalanoro témoigne de la bonne santé du microclimat forestier et de la qualité de la couverture végétale.
Menaces et conservation
Bien que classé « Préoccupation mineure (LC) » par l’UICN, cette espèce reste vulnérable à la déforestation et à la dégradation des forêts riveraines.
En effet, elle subit une perte d’habitat causée par l’agriculture sur brûlis, les feux de brousse et l’exploitation forestière. Ces activités entraînent également une réduction des sites de nidification, notamment au niveau des talus et des berges humides. Elles provoquent aussi une perturbation du microclimat forestier, compromettant les conditions nécessaires à sa survie.
Mesures de conservation
Les actions locales de reforestation et de gestion durable des forêts, notamment à Ecovision Village, contribuent directement à sa préservation.
La restauration des zones humides forestières et la protection du couvert végétal assurent la survie de cette espèce emblématique de la biodiversité malgache.
