Fiche Espèce – Argema mittrei
Nom scientifique : Argema mittrei (Guérin-Méneville, 1847)
Nom vernaculaire : Comète, Papillon comète de Madagascar
Famille : Saturniidae
Statut de conservation (UICN) : Quasi menacé (NT)
Endémisme : Strictement endémique de Madagascar
Présentation générale
Argema mittrei est l’un des plus grands et des plus spectaculaires papillons nocturnes du monde. Son envergure peut dépasser 20 cm, avec des ailes postérieures prolongées par deux longues queues rubanées pouvant atteindre 15 cm. La couleur dominante est un jaune vif ponctué de taches ocellées brun-rouge, formant un motif destiné à dissuader les prédateurs. L’adulte, dépourvu de pièces buccales fonctionnelles, ne s’alimente pas et ne vit que quelques jours, consacrés à la reproduction. [1]
Distribution et habitat
Strictement endémique de Madagascar, la comète occupe principalement les forêts humides de l’Est, depuis les basses altitudes jusqu’aux zones de moyenne montagne. On l’observe notamment dans les forêts d’Andasibe-Mantadia, Ranomafana et Zahamena, ainsi que dans des sites plus localisés comme la forêt primaire de Kalanoro (Ecovision Village). Elle affectionne les zones où subsistent des plantes hôtes spécifiques, indispensables au développement des chenilles. on les retrouve aussi dans les bois de pente occidental dominés par les bois de Tapia, une bande de forêt à partir d’Arivonimamo vers Betafo, poursuit à Ambatofinandrahana jusqu’au Massif de l’Isalo.
Cycle de vie et écologie
Le cycle de vie comprend quatre stades : œuf, chenille, chrysalide et imago. [2]
Les chenilles, vert clair avec des tubercules blanchâtres, se nourrissent exclusivement de certaines plantes hôtes locales, notamment des espèces de la famille des Erythroxylaceae et Euphorbiaceae.
La chrysalide se développe dans un cocon suspendu, renforcé de soie et parfois imperméabilisé par une couche cireuse.
L’adulte émerge généralement à la saison des pluies, moment favorable à l’accouplement et à la ponte.
Rôle écologique
Bien que de courte durée de vie, l’adulte contribue à la dynamique écologique par son rôle dans les réseaux trophiques (proie pour certains oiseaux et chauves-souris). Les chenilles, en consommant les feuillages, participent à la régulation naturelle des essences végétales de la forêt.
Menaces et conservation
Argema mittrei subit plusieurs menaces :
Perte et fragmentation de l’habitat due à la déforestation et à l’agriculture sur brûlis.
Réduction des plantes hôtes indispensables aux stades larvaires.
Pression de collecte pour le commerce entomologique, en raison de sa valeur esthétique.
Des initiatives de conservation, notamment la protection des forêts de l’Est (Andasibe, Ranomafana, Kalanoro), contribuent à maintenir ses populations. Sa reproduction en captivité, déjà pratiquée dans certains centres, représente également une stratégie pour réduire la pression sur les populations sauvages.
